Dans cette chronique sur Henri Lopès, un des grands noms de la littérature congolaise, je vous propose de (re)découvrir cet auteur qui vient de publier un roman intitulé : Une enfant de Poto-poto.
Né le 12 septembre 1937 à Léopoldville (aujourd’hui Kinshasa), Henri Lopès est issu d’un père blanc et d’une mère métisse. Ses parents résident à Maloukou où la famille commercialise l’ivoire. Il passe ses premières années d’écolier à Brazzaville et à Bangui. Très jeune, il part pour la France et vit, entre 1949 et 1965, à Nantes et à Paris. En 1962, il obtient une licence en Lettres puis un D.E.S d’histoire à La Sorbonne. Avant de rentrer au Congo, il enseigne pendant deux années en France.
De retour au pays en 1965, Henri Lopès est professeur d’histoire à l’ENSAC (Ecole Normale Supérieure d’Afrique Centrale). Il est ensuite promu Directeur Général de l’Enseignement. Il occupera ce poste jusqu’en 1968. Parallèlement à ses activités professionnelles, Henri Lopès intègre le monde de la politique, notamment par son adhésion au Parti Congolais du Travail. Ce qui lui vaudra d’être nommé à plusieurs postes ministériels. Il est Ministre de l’Education Nationale en 1969, Ministre des Affaires Etrangères en 1972, Premier Ministre de 1973 à 1975 et Ministre des Finances de 1977 à 1980. A partir de 1982, il travaille à l’UNESCO au poste de Directeur Général Adjoint chargé de la culture et de la communication. Depuis 1998, il occupe le poste d’Ambassadeur du Congo en France. Grand homme politique congolais, Lopès est surtout connu à travers le monde en tant qu’écrivain.
Henri Lopès vient à l’écrit par la poésie. Ses premiers poèmes sont publiés en 1966 dans une Anthologie des éditons Présence Africaine, intitulée : La nouvelle somme de poésie du monde noir. Il y publie six poèmes dont les titres sont les suivants : « Du côté du Katanga » ; « Avec le vent » ; « Le mulâtre » ; « Dipanda » ; « Vous qui pleuriez » et « Révolte ». En 1971, il publie Tribaliques. Ce recueil de huit nouvelles est une peinture de la société africaine de l’époque coloniale et postcoloniale.
Henri Lopès a aussi écrit des romans. C’est notamment avec ce genre qu’il est le plus prolixe. Il a écrit au total huit romans à savoir : La nouvelle romance (1976) ; Sans tam-tam (1977) ; Le Pleurer-rire (1982) ; Le chercheur d’Afriques (1989) ; Sur l’autre rive (1992) ; Le lys et le flamboyant (1997) ; Dossier classé (2002) et récemment Une enfant de Poto-poto (2012). Son œuvre romanesque aborde des thèmes variés comme : L’émancipation de la femme, la quête d’identité, le pouvoir, le tribalisme et bien d’autres. Henri Lopès est aussi l’auteur d’un essai intitulé : Ma grand-mère bantoue et mes ancêtres les Gaulois paru en 2003. La production littéraire de Lopès est riche et abondante. Elle a contribué à accroitre sa renommée à travers le monde et lui a valu plusieurs distinctions. Il reçoit deux fois le Grand prix littéraire d’Afrique noire avec Tribaliques en 1972 et Le chercheur d’Afriques en 1990. Le prix Simba lui est décerné en 1977 ainsi que le Grand prix de la Francophonie de l’Académie française en 1993 pour l’ensemble de son œuvre. Il a aussi été élevé en 2002 au rang de Docteur Honoris causa de l’université de Paris XII ainsi que de celle du Québec.
